La vie d’un écolier à Ste Anne avant 1940 (2/2)
La journée de l’écolier : on se presse sur le chemin de crainte d’arriver en retard.
Les deux élèves de service sont déjà là pour faire l’époussetage, balayer si besoin.
On rentre en classe, non sans avoir montré ses mains, ses ongles qui doivent être propres.
 
Le lundi matin, le maître ou la maîtresse inspecte la propreté du cou, des oreilles et même on se déchausse pour qu’il (elle) vérifie si les pieds ont été lavés : un pied seulement (malheureusement, on ne sait pas à l’avance lequel sera examiné !)
 
Les cours : morale ou instruction civique, écriture, lecture, calcul mental, problèmes.
Pour tout cela, l’enseignant doit user d’habileté, car il y a 3 ou 4 niveaux différents : il faut enseigner aux uns tout en donnant un travail aux autres, aider l’un qui peine et trouver un problème supplémentaire à celui qui a déjà fini, consoler le craintif et gronder celui qui « fait l’âne ». Les grands font lire les petits, parfois montrent une opération…
 
A 11 heure catéchisme, dans l’église tout à côté. Le curé fait réciter l’un après l’autre, ce qui est inscrit dans le petit manuel et que l’on doit savoir par cœur.
 
A midi, repas à l’école ou chez soi. Après, on balaie les miettes, on démonte la grande table et bientôt les leçons recommencent : géographie, histoire, leçon de choses…etc.
C’est comme cela ! C’est la règle !!
 
Une école exigeante, sérieuse, jamais contestée.
 
L’Instruction est ressentie comme une valeur sûre avec le « cher » certificat d’études au bout de la scolarité qui ouvrira la voie à un avenir meilleur que ce qu’a été la vie des parents.
Quatre heures : c’est la sortie !
… sauf si on reste en retenue (pour indiscipline, travail mal fait, pas compris…)
 
On se retrouve sur le chemin, garçons et filles.
Alors ce sont des rires, des racontars, des chamailleries souvent. On court ou on traîne, il faut attendre et aider les petits.
Au printemps on cherche les fraises des bois, les nids dans les buissons, les sources juste nées …
En automne on aime fouler les feuilles mortes, on garde les plus belles pour le prochain dessin.
 
Et ce qui nous ravit le plus  c’est de faire jaillir sous nos pieds des étincelles en frottant fortement nos galoches ferrées contre les pierres du chemin.
 
Bientôt, la maison est en vue, avec son toit  fumant,  la soupe qui se prépare, le foyer chaud qui  nous attend, le réconfort et un peu plus tard les devoirs à faire, les leçons.
Les écoles étaient situées au centre de la commune et les hameaux souvent éparpillés plus ou moins loin de ce centre (souvent aux limites). Les écoliers avaient donc, pour beaucoup, un trajet assez long à faire pour se rendre en classe (1 km et parfois plus à chaque trajet), même pour les enfants de 6 et 7 ans.
 
Le temps scolaire :
Rentrée des classes le 1er octobre.
Grandes vacances le 14 juillet.
Pour Toussaint : le jour de Toussaint et le jour des morts.
A Noël, 10 jours de congé, du 23 décembre au 2 ou 3 janvier.
Pour Mardi Gras, 1 ou 2 jours. Pour Pâques, 15 jours.
 
En automne les cultivateurs avaient, à la demande, le droit de garder leurs grands garçons pour aider aux travaux des champs : 5, 8, 10 jours…
-- Sources --
 
- Archives Départementales de Grenoble : Cartulaire de Bonnevaux - Ulysse Chevalier (traduction)
- «Abbaye de Bonnevaux» abbé Chuzel
- Cahier de Jean Badin (Meyrieu)
- Association « Mémoire de Bonnevaux » (No 2 : « La vente des biens nationaux »)
- Paul Burlet : « traces d’histoire » (http://tracesdhistoire.fr)
- Mairie de Ste Anne sur Gervonde
 
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