La vie d’un écolier à Ste Anne avant 1940 (1/2)
Lorsque la guerre de 1939 éclata, le maître de l’école de garçons fut mobilisé. Il fut alors décidé par l’inspection académique que les deux écoles garçons et filles seraient géminées. Cela ne se fit pas sans réaction des parents « bien-pensants ». Mêler garçons et filles, était-ce convenable ?
Une maîtresse se chargea des CP, CE, CE2, garçons et filles. Une autre maîtresse se chargea des CM1, CM2 et cours supérieur, garçons et filles .
L’ancien maître revenu, tout redevint comme avant. Les années suivantes, les effectifs restèrent à peu près stables, c'est-à-dire 2 classes à tous les cours, une école de garçons et une école de filles, soit environ 50 garçons et filles.
Nous emportions notre repas que les enseignants faisaient réchauffer sur le poêle de la classe ou chez eux. Ils avaient la charge d’allumer le poêle tous les jours et en compensation ils avaient droit au bois et au charbon pour se chauffer eux-mêmes.
Dans les années suivantes, il y eut de grosses défections, si bien que l’on revint à une seule école mixte, avec la hantise d’une fermeture définitive.
A la fin du 20ème siècle, grands changements avec de nouveaux arrivants dans la commune, et maintenant il y a 3 classes à Ste Anne pour un total de 76 élèves.
Classe de filles vers les années 1945
L’habillement :
Les garçons : galoches, chaussettes en laine, culotte de drap arrivant au genoux, pull, pèlerine noire sur l’obligatoire sarrau au liséré rouge, béret, cache-nez, moufles.
Les filles : galoches, bas de laine, robe chaude, sarrau au liséré bleu, manteau de drap, béret, châle, moufles.
Galoches cloutées, semelles en bois.
Ce n’était pas cher, cela protégeait de la boue, du froid, de la neige.
Idéal pour un écolier, une écolière !
Panier pour le repas : les garçons, pour porter leur repas utilisaient un panier de pêcheur
L’hiver, vêtus chaudement, nous partions, cartable à la main, panier au bras et parfois une pierre chaude dans la main si le matin était glacial.
Classe de garçons ... vers 1933
Photo prise devant la vieille école…vers1933
1830 : la loi Guizot précise la notion d’école publique. Mais les finances des communes ne permettent pas d’organiser l’enseignement dans chaque village.
1881 : la gratuité de l’enseignement est prononcée par Jules Ferry. L’école devient un service public.
Avec la loi de 1905 la laïcité est imposée dans les écoles publiques. Les écoles étaient le plus souvent, jusque là, dirigées par des religieux. Après 1905, ce sont des enseignants laïcs qui sont tenus de faire classe dans les écoles publiques.
En 1880 fut construite l'école de garçons : bâtiment au bout et à l'est du bâtiment actuel.
Mais avant existait déjà une école de garçons ouverte au début du 19ème siècle par la communauté de Chatonnay. Où était-elle située ? Selon les dires de certains aïeux, non loin de l'ancienne église (c'est souvent près des églises que les premières écoles étaient implantées).
Pour la création d’une école de filles ce fut le curé Bect qui oeuvra vigoureusement en relation avec certains habitants de Ste Anne et la commune avant 1880. Un bâtiment fut aménagé près de la deuxième église et l’enseignement confié aux religieuses de Corenc.
En 1905 on nomma une institutrice laïque. En 1936, la nouvelle école de filles fut construite à côté de l’école de garçons.
- Archives Départementales de Grenoble : Cartulaire de Bonnevaux - Ulysse Chevalier (traduction)
- «Abbaye de Bonnevaux» abbé Chuzel
- Cahier de Jean Badin (Meyrieu)
- Association « Mémoire de Bonnevaux » (No 2 : « La vente des biens nationaux »)
- Paul Burlet : « traces d’histoire » (http://tracesdhistoire.fr)
- Mairie de Ste Anne sur Gervonde
… et souvenirs personnels
© Sre Anne sur Gervonde, hier et aujourd'hui- Suzanne Armanet