Au 17ème siècle, « les maisons sont basses, mal éclairées, faites en torchis et le toit recouvert de paille de seigle ou de roseaux abondants dans cette région » (Jean Badin - A.D. - Meyrieu)
Au 20ème siècle, si l’on exclut les maisons modernes construites depuis 100 ans, on peut dire que toutes les maisons de Ste Anne, fermes et granges, ont été construites, et le sont encore, en pisé, édifiées par les habitants eux-mêmes.
La réalisation d’un bâtiment mobilisait tous les bras valides d’un village, en raison d’un énorme besoin en main d’œuvre.
Tout d’abord, empierrage des fondations sur une base de 50 à 60 cm de pierres superposées pour former le bas du mur (pierres rondes, très abondantes dans la région).
Puis pour « monter les murs » on faisait un coffrage avec des planches : « on banchait ».
Entre ces planches dans la « banchée » on tassait de la terre (argile parfois mélangée avec de la chaux).
Pour ce faire, on utilisait une sorte de gros maillet en bois.
Pas d’alimentation en eau communale avant la 2ème moitié du 20ème siècle. L’électricité arrive au début du 20ème siècle.
Les fermes ont généralement la composition suivante : une maison d’habitation à laquelle est accotée la grange avec le plus souvent le fenil au-dessus.
Le toit de la grange est largement débordant pour abriter éventuellement un chargement de foin ou autre chose : les chars, charrettes…
Ensuite l’étable, l’écurie, le poulailler.
Puis la remise pour les outils, le bois etc. …
Devant la maison : la cour, la basse-cour, le puits ou la pompe.
Habitations et annexes( fermes, granges, entrepôts…)
Pour toutes ces maisons, essayons d’imaginer la quantité de terre nécessaire, car ce sont des maisons grandes, des bâtiments parfois immenses qu’ils ont voulu pour abriter bétail, foin, récoltes.
La terre (et pas n’importe quelle terre ), ils allaient la chercher le plus près possible du bâti : argile, gravier, une terre lourde, argileuse. Restent des « gravières », sortes de « carrières de terre » entaillées dans les coteaux, maintenant complètement inutilisées.
Entre les banchées on étalait de la chaux. Des fours à chaux sont mentionnés au 17ème siècle à Chatonnay et Meyrieu (A D)
Ensuite, il fallait couvrir les murs : les maçons se faisaient charpentiers.
Une maison en pisé devait être soigneusement couverte. On utilisait dans la région des tuiles écailles ou des tuiles romaines fabriquées non loin : il existait deux tuileries, l’une à Chatonnay, l’autre à Champier.
Les trous marquent l’emplacement des barres de fer qui tenaient le coffrage
La banchée : coffrage pour le pisé
- Archives Départementales de Grenoble : Cartulaire de Bonnevaux - Ulysse Chevalier (traduction)
- «Abbaye de Bonnevaux» abbé Chuzel
- Cahier de Jean Badin (Meyrieu)
- Association « Mémoire de Bonnevaux » (No 2 : « La vente des biens nationaux »)
- Paul Burlet : « traces d’histoire » (http://tracesdhistoire.fr)
- Mairie de Ste Anne sur Gervonde
… et souvenirs personnels
© Sre Anne sur Gervonde, hier et aujourd'hui- Suzanne Armanet