Au printemps, lors des 3 jours de Rogations (3 jours avant l’ Ascension), le prêtre conduisait les processions vers ces croix à travers la campagne, assisté par les gens des hameaux, par les enfants aussi qui devaient ensuite courir pour arriver à l’heure à l’école. Ces prières avaient pour but de demander la protection des récoltes. Le dimanche suivant, le prêtre bénissait les croix de coudrier confectionnées par dizaines, que l’on piquait dans les champs, jetait sur le toit pour être protégé de tous les malheurs de l’année.
Dans la première moitié du 20ème siècle, grands et petits se devaient d’assister à messe et vêpres, recevoir tous les sacrements, assister à toutes les fêtes religieuses avec confession et communion, sinon c’était l’opprobre de toute la communauté. Le curé était le maître absolu de la moralité.
Deux prêtres jouèrent un rôle social dans la commune. Le curé Bect au 19ème siècle s’investit pleinement pour l’instruction des garçons puis des filles. Le curé Paillet au 20ème siècle fut à l’origine de la construction de la salle des fêtes avec et pour les jeunes gens du patronage. De plus il insista pour l’établissement d’une épicerie au village : Gustave Pellet ajouta cette occupation à son travail d’agriculteur. Cela rendit de grands services à l’ensemble des habitants.
Pour nous jeunes enfants, qu’ils étaient longs et ennuyeux les chants vespéraux les dimanches après midi. … !!! « In exitu Israel d’Aegyptoooo…… » (nous aussi on aurait bien aimé exit…)
Quelle était longue l’heure de prières le soir de la Toussaint pendant que sonnaient les cloches pour le glas des morts !!! Qu’elle était froide l’église en hiver !!!
Deux fonctions s’ajoutaient à celles du prêtre : la charge du marguillier et celle du sacristain.
Le marguillier se devait de sonner les cloches à chaque angélus, sonner les glas, les carillons de fêtes. Le sacristain aidait le curé : préparation des offices, habits sacerdotaux ... Ces fonctions ont disparu après 1950.
Les fêtes religieuses avaient l’avantage d’apporter un peu de poésie dans cette vie rude : les fleurs de l’autel, les chants, les processions au printemps, la joie des carillons à Pâques, le son des cloches à minuit le 25 décembre dans la nuit étoilée de Noël.
Tout cela est bien loin. Une autre société a remplacé l'ancienne.